Mobilier et Design

Driade, maison italienne de mobilier – un nouveau départ

S’il est une firme, dans le monde du design italien, qui a toujours répondu de façon créative à la question « Comment habiter sa maison ? », c’est Driade.

Hier avec des designers tels que Starck (le fauteuil Lou Read, en l’honneur du chanteur), Ron Arad (le fauteuil Clover), Konstantin Grcic, Nato Fukasawa et Sébastien Bergne, ou encore Christophe Pillet, David Chipperfield, Enzo Mari et Oscar Tusquets, etc., elle y répond aujourd’hui avec juste quelques mots-clés. Cinq exactement : « joyful », « extravagant », « éclectique », « timeless », « élégant ». Et cinq couleurs : jaune, framboise, blanc, noir et violet.

C’est, en effet, par ces cinq mots et couleurs que les créateurs du studio Interware, Maurizio Galante et Tal Lacmann – qui viennent de rejoindre l’éditeur Driade – ont souhaité résumer la philosophie de cette maison presque cinquantenaire.

Pour leur première collaboration avec l’éditeur milanais, ils ont créé une collection baptisée « Made in Driade », constituée de cinq chaises pleines d’énergie positive qui portent respectivement un de ces cinq mots. Les chaises, sans vis, sont à monter par le client, qui les emporte ou les reçoit dans une boîte joliment dessinée par Maurizio Galante, expliquant le mode de montage… Ce qui permet de réduire le coût de main-d’œuvre et de transport. Son prix ? 150 euros. « Ce projet ludique est le résultat d’un dialogue avec l’éditeur et d’une envie commune de répondre au besoin d’un design chic, élégant et accessible à un plus grand public », explique Tal Lancman, qui confie qu’il s’est inspiré des jeux de mécano avec lesquels il jouait enfant.

Quant à l’entreprise familiale, créée en 1968 par l’architecte Enrico Astori et les créatrices Adelaide Acerbi Astori et Antonia Astori, elle semble bien toujours se distinguer par un raffinement et un art de vivre très italiens, portés par l’ambition de proposer une véritable philosophie d’abitare la casa, à la fois simple, sophistiquée, originale et éclectique, comme pourrait être celle d’un esthète, d’un amateur ou d’un collectionneur. Et cette philosophie ne risque pas de changer. Le nouveau dirigeant de la marque depuis mai 2013, tout nouveau dans le secteur, Stefano Core, est en effet, lui aussi, un amateur et collectionneur de design. Il présente au Salon du Meuble de Milan les nouvelles pièces dont il entend faire les futures icônes de la marque.

Le duo de créateurs, Maurizio Galante et Tal Lancman, a également dessiné une chaise plus sophistiquée, Ricca, entièrement réalisée à la main avec des produits 100 % italiens. « Cela ne signifie pas qu’elle est plus chère, précisent-ils non sans humour – même si elle l’est, à 1 250 euros. Ce nom est inspiré de la manière qu’ont les Japonais d’assembler les fleurs, chaque disposition correspondant à différentes visions de la vie… Comme sont assemblés ici les lanières de peau qui constituent le dessus de l’assise de la chaise. »

La Ricca a nécessité 130 mètres de cuir de cinq tonalités différentes et de nombreuses heures de travail avec les artisans de l’entreprise de Bergame (Italie) pour tisser et entrelacer les trois couches de lanières de tailles et couleurs différentes sur une assise solide, également en cuir de la même tonalité dominante. Le tout sur une structure métallique. A Milan, sont présentés deux prototypes de la Ricca, l’un en rouge, l’autre en violet. Sont prévus ultérieurement trois autres coloris, gris, tabac et noir…

Décidemment en verve et dans la même logique, à la fois rationnelle et poétique, raisonnée et aléatoire, leurs luminaires – lampadaires et plafonniers –, du nom de Lucky Star, ont tout de ces constellations dans lesquelles l’on cherche souvent, la tête levée vers le ciel, sa bonne étoile… L’innovation n’est pas absente, bien entendu. Ici, pas de fil à l’intérieur mais une technologie de haute définition !

Quant aux autres signatures qui participent au nouveau départ de cette marque historique, citons le talentueux designer architecte Alessandro Mendini, qui a réalisé une bibliothèque modulable et ludique, aux coloris fantaisistes, symbolisant une ville à l’architecture multiple, d’où son nom « Piccoli Palazzi ». Et encore des canapés pour le salon, la chambre et la terrasse de Patrick Norguet et une très intrigante bibliothèque signée de Francesco Rota… Une belle palette.

source : lemonde.fr/style/