Construction

100 000 euros pour transformer un vieille atelier en loft

Dans le sud de la France, plus précisément à Anduze dans le département du Gard, une vieille baraque occupée par une ancienne papeterie – à l’abandon depuis les années 90 et utilisée depuis lors comme lieu de stockage -, a fait l’objet d’une transformation exemplaire. Avec un budget limité de 100 000 euros, l’architecte Ludovic Martial a su métamorphoser ces anciens locaux à fort potentiel, en loft familial de 170 m2 habitable avec jardin. Pour en savoir plus, Côté Maison est parti à la rencontre de l’architecte…

L’idée : transformer une ancienne papeterie à l’abandon depuis les années 90, en loft habitable de 170 m2 pour un couple et ses trois enfants ;

Situation : à Anduze, dans le département du Gard ;
Superficie : l’ensemble des locaux mesure environ 1300 m2. Les propriétaires se sont réservé 300 m2 pour leur habitation. La surface habitable du loft est de 170 m2.
Budget des travaux : environ 100 000 euros ; ce budget contraint a été rendu possible en grande partie grâce à de l’auto-construction pour le second oeuvre, une structure et une toiture en bon état et en limitant les travaux lourds ;
Durée des travaux : 12 mois

Vieille bâtisse transformée en loft familial - vue sur le séjour avec escalier
Laurent Distel
Quel a été votre parti pris pour la transformation de cette ancienne papeterie en loft ?

L’architecte Ludovic Martial : les lignes directrices principales ont été d’amener beaucoup de lumière, de faire oublier que le loft est situé dans un endroit très enclavé, de créer des échappées visuelles vers l’extérieur depuis n’importe quelle pièce de l’habitation.

En pénétrant dans ce lieu, nous avons tout de suite imaginé que cette vaste pièce, haute de plafond, deviendrait la pièce principale de l’habitation. Ce qui gênait, c’est que le regard s’arrêtait constamment sur des culs de sac. En devinant le jardin (qu’on arrivait à peine à distinguer) perché à mi-hauteur, nous avons voulu mettre des ouvertures assez hautes afin que le regard se projette dans le jardin et s’envole jusqu’au ciel. Nous avons également dès le début eu l’envie que le regard “traverse” les murs et se prolonge vers ce qui est devenu le patio.
L’habitation se compose de deux parties distinctes, sur deux niveaux différents. Ces deux bâtiments ont deux systèmes constructifs différents. Nous avons donc voulu mettre en valeur la charpente en bois existante et en très bon état. Elle a été sablée et patinée pour se fondre dans le style de l’habitation.

Pouvez-vous nous expliquer l’agencement de ce loft familial de 170 m2 ?

L’architecte Ludovic Martial : Le véritable centre de la maison est la grande pièce à vivre appelée aussi hall de distribution. Nous l’appelons hall car il remplit de nombreuses fonctions sans vraiment avoir de dénomination d’un point de vue architecturale. Pour la conception de cet espace, nous avions plusieurs volontés : connecter visuellement l’espace à vivre du bas au futur patio ; créer un accès direct à ce qui est aujourd’hui le jardin ; connecter les espaces extérieurs entre eux et surtout ne pas faire un bête couloir !

Pour la cuisine, elle a été récupérée par les propriétaires ; c’est une cuisine allemande qui a déjà une dizaine d’année, qui est de très bonne qualité et qui n’a quasiment pas vieilli. Nous avons dû l’intégrer au projet. Finalement, c’est un peu elle qui a donné les tons de la pièce à vivre. Dans une cuisine ouverte, il est important de maîtriser l’évacuation des odeurs. C’est une des raisons pour lesquels nous avons réduit la hauteur sous plafond à cet endroit.

En contraste avec la charpente en bois, nous avons mis en oeuvre une ossature métallique pour la mezzanine, ce qui permet de réduire la section des poutres et donc de gagner en hauteur de façon à se tenir debout sur quasiment toute la surface de la mezzanine. Le retour de la cuisine forme un bar qui est en fait une table trouvée sur place, retravaillée par un artisan local (lemeublemetal.com). C’est également le cas de l’ensemble des luminaires en suspension de cette pièce à vivre, ainsi que des casiers métalliques à l’entrée. Il a également réalisé l’escalier et la mezzanine. L’escalier dans la continuité de la mezzanine est réalisé en métal, dans le style industriel. Les marches sont en bois pour contraster. Ce mélange bois/métal souligne également le passage d’un bâtiment à l’autre, avec leurs systèmes constructifs en bois et en métal.

Vieille bâtisse transformée en loft familial - vue sur la cuisine
Laurent Distel

Pour la chambre des parents, nous avions proposé soit un dressing attenant, soit une salle d’eau privative. Pour des raisons budgétaires (équipements, alimentation, évacuation), c’est le dressing qui l’a emporté. Dans la chambre donnant sur le jardin, nous avons voulu créer de l’indépendance. La famille reçoit régulièrement des amis, et un accès direct à l’extérieur permet aux hôtes d’aller et venir librement. Les chambres d’enfants ont volontairement été voulues de dimensions réduites. Les enfants en bas-âge ont souvent besoin de sentir la présence proche des parents. Nous avons donc imaginé que dans les chambres, ils ne feraient que dormir et, en grandissant, y travailler. Leur espace de jeu est le hall de distribution.

Vieille bâtisse transformée en loft familial - vue chambre
Laurent Distel

En ce qui concerne la salle de bains, il n’y a pas eu de travail particulier, il a juste fallu adapter son agencement en fonction de la baignoire d’angle que le propriétaire avait achetée en soldes pendant la phase d’étude !

Pouvez-vous m’expliquer la décoration pour chacune des pièces ?

L’architecte Ludovic Martial : la déco appartenait déjà pour l’essentiel aux propriétaires, meubles de famille, etc. Certains éléments ont été achetés : la table du patio (modèle Archibald de Maisons du Monde), la lampe en applique (Applique bicolore vintage de Maisons du Monde). De nombreux accessoires proviennent également de Maisons du Monde

Quel travail a été fait sur l’éclairage dans tout le loft ?

L’architecte Ludovic Martial : La volonté a surtout été d’avoir un éclairage naturel présent en toute saison. Les fenêtres de toit fonctionnent comme de véritable skydômes et apportent beaucoup de luminosité. Cependant, l’été, s’il fait trop chaud, on peut les ouvrir ou baisser les stores car ils sont télécommandés.

Vieille bâtisse transformée en loft familial - espace ouvert
Laurent Distel

Pouvez-vous me donner une phrase qui caractérise cette réalisation ?

En une phrase, on peut dire que dans la campagne cévenole, on peut vivre dans un cadre idyllique de façon contemporaine sans forcément vivre dans un mas cévenol.

En savoir plus :

Les matériaux utilisés pour la réalisation de ce loft familial : carrelage 60×60 sur le sol de la pièce de vie, carrelage dans la salle de bains, parquet dans les pièces du haut. Isolation et doublage en béton cellulaire pour les murs, peinture en finition dans toutes les pièces.

Vieille bâtisse transformée en loft familial - vue cour/terrasse
Laurent Distel
Vieille bâtisse transformée en loft familial - vue terrasse
Laurent Distel
Contact de l’architecte Ludovic Martial, Planet Studio, planet-studio.fr

source : cotemaison.fr