Environnement

les purificateurs d’air sont-ils vraiment efficaces contre le virus ?

Laurent Wauquiez a annoncé lundi que les lycées de la région Auvergne-Rhône-Alpes allaient en être équipés. Ils ont prouvé leur efficacité à Hambourg, en Allemagne.

Les scientifiques ne cessent de prôner l’aération des pièces fermées afin de lutter contre la propagation du virus et d’éviter que les particules ne flottent dans les airs et contaminent des personnes.

Et une méthode est de plus en plus plébiscitée par les pouvoirs publics : la purification de l’air. La région Auvergne-Rhône-Alpes va ainsi déployer des dispositifs de purification de l’air dans tous ses lycées et en cofinancer d’autres dans les écoles, a annoncé ce lundi l’équipe du président de la région, Laurent Wauquiez (LR). 

“D’ici à un mois, l’objectif est d’avoir mis en place 4000 à 5000 solutions”, précise un communiqué transmis à l’AFP.

“Ce plan représente un montant de 10 millions d’euros : cinq millions d’euros pour mettre en place ces dispositifs dans les 565 lycées publics et privés du territoire et cinq millions d’euros pour cofinancer, avec d’autres collectivités, ces équipements dans les écoles des communes, par exemple, mais aussi les étendre dans les médiathèques, bibliothèques, maisons de santé”, indique ce communiqué. 

“La purification de l’air est l’angle mort de la lutte contre le Covid-19 en France alors que de très nombreuses études prouvent que l’air est un vecteur de propagation. L’Allemagne a une longueur d’avance dans ce domaine.

Il y a donc un chemin à prendre”, a justifié Laurent Wauquiez, cité dans le texte. Les autorités allemandes ont en effet décidé de faire de la ventilation l’une des armes principales contre la propagation du virus, selon France TV Berlin. 

Un essai concluant dans une école allemande

Mais les purificateurs d’air sont-ils vraiment efficaces contre le virus ? En 2016, une étude de la Nasa affirmait que les filtres HEPA (High Efficiency Particulate Air) pourraient capter des particules de l’ordre de 10 nanomètres, soit une taille inférieure à celle du SARS-CoV-2, explique CNews. 

Un test réalisé dans une école à Hambourg tend également à le démontrer. Trois différents purificateurs d’air y ont été installés, raconte France TV Berlin, et à l’arrivée du chimiste venu prendre les mesures pour évaluer leur utilité, ce dernier a constaté que l’air contient en effet moins de particules.

“Avec ces appareils on voit qu’au milieu de la salle, en quelques minutes, la concentration en particules a baissé”, a affirmé Martin Wesselmann, le scientifique chargé de contrôler l’efficacité des purificateurs d’air. 

“La fausse sécurité absolue”

Mais d’après l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), leur efficacité reste à prouver.

En 2017, elle affirmait que “les données scientifiques collectées et analysées ne permettent pas de démontrer l’efficacité et l’innocuité en conditions réelles d’utilisation des dispositifs d’épuration de l’air intérieur fonctionnant sur les principes de la catalyse ou photocatalyse, du plasma, de l’ozonation ou de l’ionisation.” 

“Cela peut être un dispositif supplémentaire mais en aucun cas la barrière contre le Covid”, abonde l’infectiologue Olivier Rogeaux de l’hôpital de Chambéry, sur France Bleu.

“Cela peut se révéler ‘piégeux’ si on abandonne les gestes barrière en se disant qu’on est tranquilles parce qu’on a un purificateur d’air. C’est vraiment la fausse sécurité absolue”, dit-il. 

L’Anses rappelle par ailleurs que dans tous les cas, “pour réduire l’exposition aux polluants de l’air intérieur, il convient en premier lieu de limiter les émissions à la source, d’aérer et de ventiler les espaces intérieurs des bâtiments.”

Source: lexpress.fr/actualite/societe/

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