Diagnostics énergétiques des Logements: le grand n’importe quoi
Combien va consommer votre futur logement ? La question est importante. Mais la réponse… n’est absolument pas fiable ! C’est en tous cas le constat établi par l’UFC-Que Choisir.
“Sur quatre maisons visitées par seize diagnostiqueurs : deux maisons ont été classées dans pas moins de trois classes énergétiques différentes, une a été classée dans deux étiquettes différentes, une seule s’étant vue attribuer la même étiquette énergétique par tous ces professionnels. Une des maisons enquêtée a été classée, selon les diagnostiqueurs, en C, D ou E, avec une estimation de consommation allant de 134 kWh à 244 kWh par m2 et par an, soit une facture annuelle variant de 1.000 à 1.800 euros”, s’indigne l’UFC.
Ces résultats alarment d’autant plus l’UFC que ces diagnostics de performance énergétique (DPE) doivent être réalisés dès la mise en vente ou en location des logements et que leur affichage est obligatoire dans toutes les annonces immobilières depuis le 1er janvier. De plus, “le montant du nouveau prêt à taux zéro est conditionné à la classe énergétique du logement fournie par ce diagnostic”, rappelle l’UFC.
Le gouvernement avait pourtant annoncé une révision du dispositif en octobre dernier, avec un renforcement des compétences exigées des diagnostiqueurs et une amélioration des méthodes.
Reste un problème central: ce sont les vendeurs qui déterminent le diagnostiqueur auquel ils font appel. Dès lors, il est facile de comprendre pourquoi les diagnotics ne sont pas toujours fiables. En effet, pour le vendeur, faire appel à un diagnostiqueur particulièrement soigneux va non seulement lui coûter beaucoup plus cher, mais le diagnostiqueur risque de pointer des défauts que ne verra pas forcément un professionnel moins sourcilleux. Payer plus cher pour voir son logement moins bien classé? Voilà qui n’incite guère les vendeurs à entreprendre volontairement une démarche “qualité”…
Le problème doit donc être résolu à la source, avec un meilleur contrôle du travail réalisé par les diagnostiqueurs, en “agréant” les établissements fiables, voire en fixant un tarif unique.